3 Février 2021 – Perdre la tête

En ce moment, je perds la tête. Je vis dans les extrêmes. Soit je vais très bien et je suis euphorique, soit je vais mal et je déprime. J’aimerais être comme ces sages au dessus de leurs montagnes, ces sages qui ont toujours l’air paisible. Bordel comment ils font ? Moi, en ce moment, il suffit qu’un essuie soit mal replié pour que je crie ou que je pleure, c’est quand même pas juste. Pourquoi eux ils ont le droit de vivre en paix? Je sais ce que vous allez me dire, eux, ils cultivent la paix. Je le sais. Mais moi aussi! Sauf que parfois… Ca fonctionne juste pas.

Evidemment, j’essaye de rationnaliser, j’essaie de me calmer, de me dire qu’eux aussi ils vivent des moments intenses et qu’ils perdent le contrôle. Ou peut-être qu’ils le perdaient à l’époque. Quand ils étaient jeunes et émotifs comme moi. Quand leur vie avait à peine commencée et peut-être qu’eux aussi, ils s’énervaient pour les essuies mal pliés, les chaussettes qui trainent ou pour un paquet de sucre répandu par terre. Peut-être que je dois simplement attendre de vieillir.

Mais j’ai appris à accepter mes émotions dans la vie. C’est peut-être pour ça que je les vis si fort ? Peut-être pour ça que j’ai la chance de m’émerveiller devant la pluie qui tombe, les bourgeons qui fleurissent ou quelques amoureux qui se tiennent la main. Peut-être pour ça que je vis des fous rires si intenses que mes côtes et mes joues finissent par me faire mal. Mais c’est aussi pour ça que je peux pleurer devant des pubs à la télé ou que je peux hurler simplement lorsque je ne retrouve pas le bon couteau dans mon tiroir. Donc je dois simplement accepter, accepter que la vie c’est aussi ne pas être serein à chaque instant, accepter que parfois, ma nature calme et paisible disparait pour laisser place au tumulte émotif qui gronde en moi.

Ne croyez pas que l’acceptation est facile, elle ne l’est pas. Son principe est simple mais lâcher prise est pourtant plus difficile que tenir bon. Et parfois tenir bon ce n’est pas la solution. Vous vous doutez que ma nature primaire était du genre à tenir bon… Donc le lâcher prise, je le travaille, depuis des années déjà. Mais pour le moment, je n’y arrive pas. Je crois qu’après cette année 2020 et ces difficultés qui me tombent dessus dès Janvier 2021, j’ai juste envie de hurler, crier.

Alors oui, parfois, j’ai envie de me plaindre. J’ai envie de trainasser, de ne rien faire, de laisser couler… Parfois, oui, j’ai envie de prendre le temps d’être ce que la société qualifierait de faible, mais en réalité, je ne le suis pas. Faire face à ses émotions, même négatives, vivre la déprime, vivre ces moments intenses, ce n’est pas être faible. C’est être très forte. Et je m’en fiche de ces personnes qui me disent « Ca va aller », « oh mais il faut voir la vie du bon côté ». La suprématie du bonheur, je ne la supporte pas! Evidemment il y a une différence entre quelqu’un qui se plaint tout le temps, qui ne fait jamais rien et qui se sert d’excuses continuellement et quelqu’un qui vit une épreuve et qui tente de faire au mieux durant une période difficile. Je ne supporte pas non plus les gens qui se plaignent en continu, qui en ont fait un véritable mode de vie. Mais chacun mérite le respect. Je sais qu’ils ont surement l’impression de n’exister qu’en se plaignant. Je suis triste pour ces gens qui ne savent pas rire avec le cœur et ne savent pas embrasser la vie d’une joie intense. Je suis triste pour ces gens. Mais je suis heureuse pour moi. Parce que dans tous ces moments de plaintes, je prends le temps de m’écouter et de m’entendre. De comprendre ce qui ne va pas. C’est comme cela que je vais avancer par la suite, et me relever.

Se relever, c’est ce qui compte dans ce processus, être mal est normal, et on devrait le crier haut et fort, parce qu’on en a le droit! Parce que c’est ça la vie aussi. Parce que nous ne sommes pas des robots (enfin je pense pas). Et que personne n’a le droit de balayer votre peine en disant simplement « Ca va aller ». Ca ne fonctionne pas comme ça. Nous ne fonctionnons pas comme ça. Et même si en ce moment je pleure ou je ris de toute mon âme, au moins je vis. Je me sens vivre, je sens les émotions parcourir mon être à chaque instant, je sens mes nerfs picoter lorsque des choses fortes m’arrivent. Je sens qu’au fond, je m’aide et je me soutiens. Et c’est ça le plus important. J’ai le droit. J’AI LE DROIT DE PERDRE LA TÊTE ! Et toi aussi, tu en as le droit.

Ariane D.


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